Il est compliqué d’affronter le monde quand on ne mesure pas plus d’un mètre trente, et il l’est d’autant plus quand on est le frère d’un grand chirurgien cardio-thoracique réputé dans le monde entier. Depuis toujours, le fils cadet des Mumford a trouvé la solution : n’en avoir rien à foutre. Né aux Etats-Unis en 1969, Bolton grandit dans un milieu privilégié où il est bon d’avoir fait ses études dans une grande université de la Ivy League, et ce afin de pouvoir encadrer son diplôme avec fierté au dessus d’un bureau en pin massif. Cependant, si vous demandez aux Mumford où donc est accroché celui de Bolton, ils vous répondront toujours que leur fils est leur grande fierté avant de vous resservir une coupe pleine de Mimosa histoire de vous faire oublier la question que vous venez de poser. En vérité, Bolton est entré à l’université de Yale grâce à une lettre d’appui envoyée au doyen et en est ressorti deux mois plus tard à cause d’un état avancé d’ébriété lors d’une conférence sur l’œuvre de John Keats. « Ici repose celui dont le nom était écrit dans la vinasse » aurait-il crié haut et fort en hommage au poète. Finalement, et au grand désespoir de sa famille, Bolton abandonne les études et décide de vivre au crochet de son héritage en en dilapidant une bonne partie en alcool et en jeux.
Bolton se rendra par la suite en Ecosse afin de célébrer le mariage de son frère aîné à une jeune écossaise. Même s’il ne démontre aucun intérêt flagrant pour la famille de William, ses aller et retour augmenteront après le décès de ce dernier pour assister Jules et voir ses nièces et son neveu, bien que ceux-ci lui aient attribué le surnom de « tonton affreux ». Bolton apprécie l’Ecosse et plus particulièrement les distilleries qui s’y trouvent.